Ironman 70.3 Dublin 2015

Tout avait pourtant mal commencé : avion en retard et décollage à 22h45, conduite à gauche en pleine nuit dans Dublin pour trouver l'hôtel à une vingtaine de km, un gps pas au point ... pour finalement s'endormir vers 2h30. Après quelques heures de sommeil, les formalités administratives et surtout se rendre aux deux parcs de transition éloignés d'une vingtaine de km avec une traversée complète de la capitale. 3h pour remonter le vélo (j'ai bien cru que je n'y arriverais jamais) et le déposer 5' avant la fermeture du parc (a ce moment je soupçonne une crevaison lente de la lenticulaire mais trop tard pour réparer). Il est 17h, il faut retraverser toute la ville et plus le courage de reconnaître le parcours vélo. Ce sera une bonne assiette de pâtes et un verre de vin bien mérité (et oui) pour enfin se reposer un peu.

Lever à 3h du matin, taxi et ensuite trajet en bus d'1/2h pour rejoindre le départ natation. Arrivée au parc vélo, la crevaison se confirme (plus le temps de remettre un nouveau boyau), je n'ai pas le choix, je tape 10kg de pression dans le boyau et je croise les doigts pour que ce soit suffisant ! Pour le départ natation, pas de possibilité d'enter dans l'eau, on doit attendre une dizaine de minutes dans un long couloir étroit (nous sommes 600 en M35). Surprise ! le coup de sifflet se donne de là et il faut attendre une bonne minute pour atteindre la plage, je me jette dans cette mer froide (14°C) sans échauffement possible et il me faut cinq bonnes minutes pour trouver mon rythme, le froid oppresse les poumons. Finalement malgré les courants je parviens à bien m'orienter et à retrouver les sensations. 37 minutes à la sotie ... mais pour 2300m (les organisateurs s'excuseront pour cette longue natation) et Anto m'informe de ma 52e place (bref place normale pour mon niveau natation).

Je suis gonflé à bloc et la transition se passe très bien. Je pars en vélo avec l'intention de tout donner et de remonter un maximum de places, même si je ne connais pas le parcours. La pluie fait rapidement son apparition, le vent est là, de face, une bonne dizaine de km pour traverser Dublin, une bonne centaine de dos d'âne (sans exagérer) et enfin la campagne,  ... le parcours est glissant, beaucoup de relances mais je sens que les jambes sont au top niveau. Le "Kuota" en redemande et ça envoie du lourd, le compteur ne descend plus sous les 40km/h, je remonte de plus en plus de concurents et vers le 50e, les premières femmes pro parties 10 minutes avant nous. Au 60e je déconne au ravito et perds ma gourde (tant pis, pas d'eau pendant une heure) Et puis là le sors continue à s'acharner, la lenticulaire se dégonfle de plus en plus (je finirai à plat durant les 3-4 derniers km). Malgré cela je reste calme et bien concentré, la moyenne vélo est excellente 37,3.

J'arrive au parc et Anto m'annonce la neuvième place, excellente remontée mais je sais que pour la qualif, il faudra normalement terminer dans les six ou sept premiers.

Le parcours jogging est magnifique, trois boucles légèrement vallonnées dans Phoenix Parc. Tout de suite, je sens que les jambes sont toujours là, je me bloque bien à 4'-4'05/km mais j'ai au moins 3 à 4 minutes à reprendre. Sur le premier tour je reste seul, personne pour se donner un repère. Anto m'encourage, se déplace à différents endroits du parcours et me tient au courant grâce à Marc, Valérie et Anne qui relayent les chronos par le site ironman.. Et puis soudain, dans le deuxième je regagne deux places.  Je suis 7e. Il faut continuer à appuyer sur le champignon, encore et encore ... Ma moyenne est bonne mais derrière ça reste chaud. Au début du troisième tour, un pro me rattrape, il va vite, je tente de l'accrocher 100m, puis 200m, ... la douleur est là, plus forte que jamais, mais je parviens à le tenir jusqu'à la fin en puisant au fond de moi-même (merci Valérie). Je finirai complètement vidé en repoussant mes limites comme jamais.

Une 31e place sur 2500 participants et 7e de catégorie sur envion 600. Il me faudra attendre la cérémonie pour savoir si le slot se confirme. Des sensations extraordinaires, le "flow" comme diraient certains. Lorsque je repense où j'étais il y a deux ans ... Quel chemin parcouru ! 

Au final, ma qualification se confirme ... C'est donc parti pour les championnats du monde en Australie en septembre 2016 (on en profitera pour dire un ptit bonjour à Stef VDB).

Merci à tous pour vos encouragements, Merci à toi namour pour tes encouragements, ta présence, ton soutien et tous ces sacrifices pendant ces longues heures d'entraînement, Merci à Marc et Valérie mes supers coachs (une équipe du tonnere) ! Tel un puzzle, les pièces s'emboîtent, petit à petit pour arriver à de grandes choses, Merci à ma famille et ma belle famille, Merci à Sidney, Manu Gochard et Nathalie. Merci à tous mes potes du CCSTC. Et puis surtout merci à toi Maman, toi qui me regarde de là haut depuis deux ans, toi qui m'aura appris le courage, la persévérance, l'optimisme et la tenacité, Tu es mon meilleur exemple ! jJe sais que tu veillais sur moi, comme tu l'as toujours fait, cette qualif je te la dédie ...

Pour finir, je citerai une phrase bâteau mais ô combien juste : "Anithing is possible"

QUALIFIE POUR LES CHAMPIONNATS DU MONDE 2016 Youhhhhhooooouuuu 

Les mots d'Antonella

"et bien après deux jours intenses: valises, vol, voiture de nuit à droite, inscription, montage vélo, hotel, réveil aux aurores c'est là que les choses sérieuses commencent... réparation vélo, combi et c'est parti il nage dans une eau à 14°C, moi j'ai20000 couches pour pas avoir froid et lui il a son corps plongé dans l'eau glacée de bon matin! ensuite il sort et a l'air frais et dispo, rassurée parce qu'il avait l'air bien, il passe la transition vélo et ça roule...je croise tout ce qu'il est possible de croiser pour que son pneu ne se déglonfle pas dans la campagne irlandaise...et à la transition course à pied trop génial j'arrive et la je ne vois que quelques vélos de pro rangés et pas encore le sien, il va arriver et je vais le voir...il est là top et c'est parti pour un coaching en relais avec Marc D'Herde et Valérie Turlot ainsi que Anne pour un relais des infos IL EST 9ème et devant ça flanche allez Namour tu vas le faire, tiens donnes et tu va remonter...IL EST 8ème continues c'est top là IL EST 7ème vas y mon Coeur tu y es presque continues laches rien, et puis pour l'arrivée je me place à la ligne terminale et je le vois arriver dans un ultime effort...il a tout donné et franchi cette ligne d'arrivée. Namour quand je te vois franchir toutes ces étapes je suis fière de toi, fière car tu m'inspires ...

je t'admire de ne rien lacher, jamais...car au final, et après autant de bugs tu y es arrivé, tu as réussi...tout ça tu le mérites, je t'aim."