De zestig van Texel

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  • Le 02/04/2013

Une fois n'est pas coutume, je vais parler de moi...

Lundi 1er Avril, Valérie et moi sommes au départ pour parcourir le tour de l'île de Texel...texel.jpg

Dimanche 11h15, nous partons de Nivelles vers Den Helder (NL), pour une croisière de 20' sur la mer du Nord. Arrivés sur l'île de Texel, il ne faut pas plus de 10' pour arriver au retrait des dossards. On peut remarquer que tous sont drillés, 10' de file et on reçoit tout.

Ensuite en route vers l'hôtel 5' de route... Là encore accueil sympathique. Un petit tour à Den Burg, petit village typique de l'île. 2 apéros et l'agneau des prés salés...photo-14-2.jpg

Lundi matin, après le petit déjeuner, nous nous dirigeons vers le port et la salle NIOZ d'où sera donné le départ à 10h35 précise. L'arrivée n'étant pas au même endroit, Vincent notre fidèle porteur d'eau et de vivre nous a déposé et est reparti vers l'arrivée, pour préparer son vélo et nous rejoindre 2km après le départ. 3° au départ nous avions donc gardé nos survêtements au départ, au km 2, collant et t-shirt longues manches pour Valérie, short et t-shirt courtes manches pour le coach.texel2.jpg

Valérie, enrhumée depuis le début de la semaine a des difficultés à respirer, nous avançons à du 11km/h et Valérie me dit : J'ai l'impression d'avancer à du 13... Pas encore 6km de couru et nous attaquons la 1ère partie de sable. 6,8km de sable dont au moins 4 de sable mou. Nous aurons le vent de face du 6ème au 35ème km. 12km de parcouru Valérie ne sait pas respirer convenablement, elle a l'impression d'en avoir déjà fait 20. Nous passons par une pinède, on ce serait cru dans les Landes. Km 18, de retour sur la plage, pour 5km. Nous cherchons la sable un peu plus dur ou je devrais dire un peu moins mou. Nous courons au bord de l'eau, se mouillant de temps à autres les pieds lorsque les vagues sont un peu plus fortes. Valérie joue à l'élastique, cherchant à s'abriter du vent qui s'est renforcé. C'est infernal, nous courons à du 5 ou 6km/h. Enfin on quitte la plage, mais pour la quitter il faut gravir une dune... km 23, Vincent nous attend, on se ravitaille (sur les conseils d'Olivier Lange, notre diététicien que nous remercions, nous alternons salé/sucré, et solide/liquide... Un schéma vous sera présenté dans les prochains jours). Nous repartons, j'ai l'impression d'avoir les jambes lourdes, tétanisées, Je me pose des questions sur la possibilité de terminer l'épreuve. Valérie ne peut plus suivre, ce vent n'en fini plus de souffler en pleine poire... Il y en a marre. Elle me dit vas y, je prends quelques mètres d'avance, mais nous restons à la même allure avec 20m d'écart. Lorsqu'on fatigue, il vaut mieux se retrouver seul, plutôt d'avoir quelqu'un à côté de soi. Km 26, un ravitaillement... J'attends un peu, nous marchons quelques mètres et nous repartons. Nous rattrappe un coureur, comme il a entendu que nous parlions français, il parle avec Valérie... Vous êtes français ? Non, nous venons de Belgique... Ah et de où ? De Nivelles ! Ah personne n'est parfait répond-il... Finalement, je lui demande vous venez d'où ? De Paris ! Nous avions compris...

Je continue à mon allure, je me surprends à dépasser et dépasser encore... L'écart entre Valérie et moi augmente, km 29; Vincent est là. Je me ravitaille, je lui dis qu'elle n'est pas loin, effectivement, au moment ou je repars, elle arrive à quelques dizaines de mètres. C'est la dernière fois que je verrai Valérie avant l'arrivée. Je continue, maintenant ça monte, ça monte, ça monte encore et toujours ce vent de face. Je continue encore à dépasser, le phare est en vue, là enfin on va tourner à droite et avoir le vent côté gauche jusqu'au 40ème km. 40ème km, Vincent me rejoint et m'annonce que Valérie a abandonné au 35ème. C'était prévisible, vu son état. Il fallait déjà un moral d'acier pour se lancer sur la ligne de départ avec un nez bouché et en toussant comme celle qui n'a pas encore fumé sa cigarette du matin...

Me voilà tout seul, sans trop de motivation... ben oui, tant que Valérie était derrière moi, ma motivation était de ne pas me faire rattraper... Là plus rien, un long moment de flottement et les douleurs au dos qui se font de plus en plus ressentir... Km 41, je décide d'alterner 100m de marche et 1000m de course. Les 100m de marche iront jusque 300m par moment. 1h14' pour couvrir 10km, du 40ème au 50ème, l'allure chute. les coureurs qui me dépassent ne sont curieusement pas les mêmes que j'ai dépassé plus tôt...photo-13-1.jpg

Enfin pour la plus part. Les crampes habituelles ne viennent pas. Juste le dos et oui tout de même un début de crampe permanent au biceps fémoral droit. Ce qui m'oblige à m'arrêter deux fois et m'étirer de façon spécifique pour ce muscle. Je repars, les coureurs sont tous sympas, notre nom est affiché sur le dossard, nous nous encourageons mutuellement, même les accompagnateurs cyclistes proposent leur aide, à boire, à manger, un survêtement, parce que si depuis le 40ème km le vent souffle dans le dos, la température ne dépasse pas 5°. Et lorsque je marche, je ressens le froid... Nous sommes passés par un joli petit village typique de l'île, dont je ne me souviens plus du nom et un petit port de pêche. km50, je me dis : aller si je n'ai pas de crampes, je termine en 6h30... Du 50ème au 55ème, le biceps fémoral est très douleureux, je suis obligé de marcher, et malgré cela, le muscle ne se relâche pas. Je m'arrête, je m'étire, je repars. km 54, Veerle, une connaissance de l'ultra me dépasse, km55 ravitaillement. Le dernier... à ne pas négliger, je me ravaittaille, coca, banane, eau... Vincent n'est plus là, je prends donc ce que je trouve... Je repars, Veerle est 100m devant, je remarque que je remonte de nouveau des coureurs, je rejoins Veerle, nous courons un peu ensemble. Km 57, j'ai trop mal au dos, je marche 100m et je repars, je reviens de nouveau sur Veerle, il reste 2km. Nous courons de nouveau ensemble et remontons deux dames qui étaient juste devant. 6h31 à l'arrivée. J'aperçois Valérie et Vincent. 60,8km, je suis heureux d'avoir ENFIN terminé une course d'ultra. photo-13-2.jpg

Une petite déception pour Valérie, cela se comprend... Mais ce n'est que partie remise au 27 avril prochain